Thérapie de couple : quand y aller et quand mieux se séparer

Thérapie de couple : quand y aller et quand mieux se séparer

Il n’y a pas de moment optimal pour décider de consulter un professionnel, mais il existe des situations dans lesquelles cela n’a pas de sens de suivre une thérapie de couple car il n’y a plus rien à faire.

Rares sont les couples qui ne subissent jamais de crise dans leur relation. Il existe des mauvaises séquences, des désaccords et des conflits qui peuvent être surmontés, enracinés ou conduire à une rupture. Il est courant d’avancer, traverser la tempête plus ou moins heureusement et j’espère que, progressivement, tout sera réinstallé. Mais il y a des moments où l’on peut sentir que tout s’écroule et que l’on n’arrive pas à parcourir la distance qui nous sépare de l’autre. Il est peut-être temps de demander de l’aide en thérapie de couple… ou pas.

L’idée de la thérapie est « que un professionnel externe contribue à améliorer la qualité de la relation. L’objectif n’est pas de créer une dépendance envers les patients, mais de leur fournir des outils pour mieux gérer leurs problèmes », explique José Manuel Peidró, psychologue clinicien.

Quand faut-il envisager de s’adresser à un professionnel de ce type ? En réalité, explique Peidró, «Il n’y a pas de moment précis et optimal pour y aller.. On ne peut pas parler d’une situation précise : c’est très subjectif, et cela dépendra du style du couple et de chacun d’eux. » Cependant, il est clair sur « les cas où cela n’a pas de sens de faire une thérapie de couple ».

Quand NE PAS faire de thérapie de couple ?

  1. Quand l’une des deux parties indique très clairement qu’elle ne veut pas rester dans la relation. « Si vous avez déjà intériorisé que vous voulez vous séparer, générer un processus pour vous armer de courage ou pour qu’un étranger verbalise ce que vous n’osez pas dire, ne fait que générer plus de dégâts. Je rencontre souvent des gens qui disent très clairement qu’ils ne vont pas continuer, mais cela semble une bonne chose de le faire. une première séance pour se déresponsabiliser « si je n’avais pas essayé. » L’honnêteté et la sincérité sont essentielles. « Si lors de cette première séance, je ne vois pas qu’il y a une direction commune, j’arrête le processus thérapeutique. »
  2. Quand une série de limites à la violence ont été dépassées. « La thérapie de couple n’a aucun sens tant que cette violence ne cesse. S’il n’y a pas d’engagement à mettre fin à ce type de relation entre eux, le processus de couple ne commence pas. Une autre chose est lorsqu’il n’y a plus de violence et qu’après une évaluation préalable, on constate que sont prêts à entreprendre ce changement. « Mais s’il y a des violences dans l’un des deux camps, elles ne peuvent pas continuer. Il y a des limites qu’on ne peut pas dépasser. »
  3. Lorsqu’il n’y a pas d’attitude proactive de changement de la part de l’une des deux parties. Il y a des gens qui vont chez le professionnel dans le but « d’être d’accord avec eux et de dire à leur partenaire tout ce qu’ils font de mal. Là, il faut repenser le processus : ce n’est pas que l’on soit responsable ou non, c’est qu’il faut être ouvert au fait qu’il y a quelque chose qui doit être amélioré. Il doit y avoir une prédisposition à accepter que vous ne détenez pas la vérité absolue. Il peut également arriver que l’un des deux « traîne » à la consultation, sans aucune volonté d’écouter, d’assister ou de prêter attention aux problèmes qui se posent en thérapie.
  4. Quand vient le temps de travailler d’abord avec l’une des deux parties. « Il y a des moments où, plus qu’un problème de couple, il y a un conflit que l’une des deux parties mène de manière plus individuelle et qui finit par se refléter dans la relation. Parfois, il est pratique d’effectuer un travail préalable où, en tant que professionnel, tu réalises des insécurités, des blessures, des distorsions dans la pensée. Et là, on peut proposer le développement d’une thérapie individuelle.

Qui a la raison ?

La consultation n’est pas un champ de bataille d’où l’un des deux sort vainqueur et l’autre vaincu. Il ne s’agit pas d’avoir raison et, pour l’expliquer, l’expert propose une analogie : « Imaginons que nous ayons trois systèmes : chaque membre du couple a le sien, et puis il y a le système propre du couple. Il est essentiel qu’ils comprennent qu’ils travaillent avec ces derniers. Et même si l’on croit avoir raison – même si objectivement il semble avoir raison – lorsqu’on travaille avec le système du couple ce que tu cherches c’est trouver l’équilibre. Sinon, le bateau ne bougera pas.

Un autre domaine intéressant est de savoir sur quels aspects de vous-même vous gagneriez à travailler avant d’entamer un processus relationnel. « Se connaître, être conscient de ses besoins, de ses blessures, des endroits où l’on a le plus automatiquement tendance à sauter… Tout cela aide beaucoup à rendre la thérapie plus efficace». De même, il est également utile de se demander au préalable « quels sont les besoins de l’autre, demandez-vous ce qui manque à votre partenaire ».

Ainsi, l’expert souligne, à titre d’étapes préliminaires :

  1. Apprenez à vous connaître, découvrez ce qui est important pour vous chez un partenaire.
  2. Réfléchissez à ce dont votre partenaire a besoin. Demandez plus, interprétez moins.
  3. Analysez de quels outils vous disposez pour améliorer ce scénario, ce que vous avez essayé, ce dont vous disposez et pour quels autres aspects vous avez besoin d’aide.

« Ce type de conversation d’abord, avec soi d’abord puis en coupleest extrêmement utile et d’une grande aide pour le professionnel, qui peut intervenir plus efficacement.

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