Avez-vous le béguin pour votre belle-mère ? Comment savoir si vous souffrez d’une phobie
Ce n’est pas que vous ne l’aimez pas ou que vous ne vouliez pas la voir, mais que la simple idée d’être devant elle provoque une crise de panique ou d’anxiété. Découvrez ce qui se cache derrière cette phobie.
« Tu te débarrasseras du diable mais tu ne pourras pas te débarrasser de la belle-mère. » « Ne vous fiez pas au brouillard ou à la promesse d’une belle-mère. » « Belle-mère, belle-fille et gendre, l’antichambre de l’enfer. » Ces quelques exemples, tirés du proverbe espagnol, ne sont qu’un échantillon de un sentiment ancré dans cette culture et dans les plaisanteries courantes : l’idée que la belle-mère – peu importe qu’elle soit sa mère ou la sienne – est un être intrusif qui s’immisce, gâte et fait la vie des belles-filles et des gendres -loi amère. Bref, un chiffre complètement toxique.
Cela ressemble à une vieille blague, mais nombreux sont ceux qui subissent cette présence et y font face du mieux qu’ils peuvent. Ce qui est curieux, c’est que quand cette antipathie va plus loin et cela peut conditionner la vie de ceux qui en souffrent, cela peut devenir une véritable phobie. Et pour elle il y a un nom précis : penteraphobie.
Comment savoir si vous avez une phobie de votre belle-mère
Le terme vient du grec « pentheras », qui signifie belle-mère, et de « phobos », qui signifie haine ou peur. Ensemble, les deux mots donnent naissance à ce concept qui définit quelqu’un qui a peur de sa belle-mère. Il ne suffit pas que tu ne l’aimes pas, que tu ne puisses pas la supporter. Pour qu’elle soit considérée comme une phobie, elle doit répondre aux exigences suivantes :
- Peur excessive et persistante de la belle-mère.
- États de panique et d’anxiété en leur présence.
- Tente d’éviter tout contact visuel ou physique avec elle par peur.
Comme le définit la clinique Mayo, « les phobies spécifiques durent longtemps, provoquer des réactions physiques et psychologiques intenses et peut affecter votre capacité à fonctionner normalement au travail, à l’école ou dans un contexte social.
C’est dans ces cas-là, dans lesquels la situation dépasse la personne au point de ressentir des symptômes physiques et psychiques à l’idée de se retrouver avec la belle-mère, quand on peut parler de penteraphobie. Parmi ces symptômes, on retrouve des étourdissements, des tremblements, des nausées et des vomissements, une transpiration excessive, une bouche sèche, une respiration rapide et une tachycardie.
C’est-à-dire que nous parlons du fait que la simple présence de la belle-mère peut déclencher des crises d’anxiété et de panique. Parfois, le psychologue souligne Esther Cantos« il n’est même pas nécessaire qu’il y ait un contact visuel ou physique : il suffit de penser à une rencontre, voire d’en parler, pour que la personne commence à perdre le contrôle».
Pourquoi cela se produit-il ?
Comme pour de nombreuses phobies, il n’est pas facile d’identifier les causes qui conduisent à cette situation. « Haïr sa belle-mère et avoir des raisons pour cela n’est pas la même chose que souffrir d’une phobie. Nous parlons d’une peur irrationnelle et, peu importe à quel point on peut penser qu’elle vient de situations d’enfance, de traumatismes passés ou d’expériences de vie, le neutraliser peut être très difficile».
On parle en effet de « conditionnement familial », comme c’est le cas de ces personnes dont le père ou la mère détestait leur belle-mère et qui ont en quelque sorte intériorisé la croyance que ce chiffre est négatif. Aussi le rôle de la génétique a été étudié, ainsi que les constructions sociales et culturelles. « Mais, à eux seuls, aucun de ces facteurs ne sera décisif pour l’apparition de la phobie. En fait, il y a beaucoup de gens qui ont vécu ce type de situation et cela ne veut pas dire que la relation avec la belle-mère déclenche chez elles une crise de panique.
Y a-t-il un traitement ?
Lorsque les problèmes avec la belle-mère vont au-delà du « je la déteste, je ne la supporte pas » et atteignent le niveau d’une phobie, la meilleure option est de se mettre entre les mains d’un thérapeute. «Le traitement de toute phobie est complexe et nécessite une approche professionnelle », explique l’expert, qui ajoute que des thérapies cognitivo-comportementales, des thérapies d’exposition ou de désensibilisation et aussi, dans certains cas, des traitements pharmacologiques peuvent être utilisés.
Un professionnel doit également évaluer si cette peur irrationnelle est ancrée dans vos propres peurs, votre faible estime de soi, votre insécurité et la peur de ne pas être aimé ou accepté par une personne qui a autant d’influence sur votre partenaire. « De même, il est conseillé d’étudier le couple – le fils ou la fille de la belle-mère – pour voir comment leur relation s’est développée et comment elle affecte la relation actuelle. »
Un autre conflit latent possible est, surtout dans le cas des hommes, une attitude de ressentiment, méfiance et peur envers la figure féminine de pouvoir, représenté dans ce cas par la mère du couple. « Pour cette raison, lorsque la situation est hors de notre contrôle, il est important d’avoir les conseils d’un thérapeute pour guider et proposer des stratégies pour, sinon surmonter, neutraliser ces sentiments afin qu’ils ne conditionnent pas la vie. »